Amin

de Philippe Faucon



France, 2016, 1h31
avec Moustapha Mbengue, Emmanuelle Devos, Marème N'Diaye

Amin
Amin est venu du Sénégal pour travailler en France, il y a neuf ans. Il a laissé au pays sa femme Aïcha et leurs trois enfants. En France, Amin n’a d’autre vie que son travail, d’autres amis que les hommes qui résident au foyer. Aïcha ne voit son mari qu’une à deux fois par an, pour une ou deux semaines, parfois un mois. Elle accepte cette situation comme une nécessité de fait : l’argent qu’Amin envoie au Sénégal fait vivre plusieurs personnes. Un jour, en France, Amin rencontre Gabrielle et une liaison se noue. Au début, Amin est très retenu. Il y a le problème de la langue, de la pudeur. Jusque-là, séparé de sa femme, il menait une vie consacrée au devoir et savait qu’il fallait rester vigilant.
Amin parle d'amour, de désir, de condition ethnico-sociale, mais son vrai sujet, c'est la solitude des quadras, séparés de leur famille soit en raison des lois de l'économie mondialisée et des inégalités Nord-Sud, soit à cause du mode de vie stressant de la moyenne bourgeoisie urbaine occidentale. Une fois encore, par petites touches épurées, précises, Faucon déploie une vision complexe qui atteint des sommets émotionnels sans avoir jamais recours à de grossiers procédés tire-larmes. Chapeau.

Serge Kaganski, Les Inrocks


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