Chez nous

de Lucas Belvaux



France-Belgique, 2017, 1h58
avec Emilie Dequenne, André Dussollier, Guillaume Gouix

Chez nous


Pauline, infirmière à domicile entre Lens et Lille, s’occupe seule de ses deux enfants et de son père, ancien métallurgiste. Dévouée et généreuse, tous ses patients l’aiment et comptent sur elle. Profitant de sa popularité, les dirigeants d’un parti extrémiste vont lui proposer d’être leur candidate aux prochaines élections municipales.
 
A travers cette trame, Chez nous vise moins à faire polémique en agitant des personnalités publiques qu’à mettre en évidence une certaine « logique d’appareil » et le climat délétère que celle-ci instaure dans le corps social. Logique, tout d’abord, d’une vaste opération de communication : l’extrême droite traditionnelle se présente sous un jour rassurant et républicain, cachant sous une rhétorique ripolinée (on conseille aux militants de remplacer le vocable de « bougnoule » par « racaille »), les vieilles casseroles du racisme et de la violence identitaire. Logique, ensuite, de la récupération populiste : les têtes du parti s’abritent derrière une proximité de façade avec les « gens normaux », mais à des fins purement électoralistes. Ainsi, Belvaux n’oublie jamais que derrière ces manœuvres réside un autre enjeu (...).

Mathieu Macheret, Le Monde

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