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Dans la terrible jungle

de Caroline Capelle et Ombline Ley



France, 2018, 1h21, documentaire

Dans la terrible jungle
Dans la terrible jungle
Sur le grand domaine arboré de l'Institut médico-éducatif la Pépinière, dans le Nord-Pas-de-Calais, une dizaine d'adolescents, insoumis, francs et spontanés se prêtent au jeu de la mise en scène et du cinéma. Terrain d'expérimentations musicales, poétiques, amoureuses et philosophiques, le centre prend alors un caractère d'exutoire, devenant lieu de confidences et également révélateur d'un tiraillement perpétuel entre deux mondes : l'extra-ordinaire et la quête de la normalité.
 
Commençons par la genèse de ce long-métrage. Caroline Capelle et Ombline Ley ne voulaient pas « faire un film sur le handicap », disent-elles. Leur imaginaire leur a permis d’envisager les choses autrement. Elles se sont connues aux « Arts déco » de Paris (Ecole supérieure nationale des arts décoratifs), section photo vidéo. Caroline était photographe et Ombline sortait d’un BTS montage. « En plus d’être assistante monteuse, j’ai fait plusieurs métiers dans le cinéma, chef déco, accessoiriste, sur des petits tournages. Je me cherchais… Aux Arts déco, on nous a appris à faire des films tout seuls, sans grosse équipe », raconte Ombline Ley. Elles ont étudié la vidéo avec les artistes Clarisse Hahn et Brice Dellsperger. « On avait une caméra et notre voiture. On s’est dit, on y va ! ».

Elles ont d’abord passé du temps avec les jeunes, sans les filmer, juste pour faire connaissance. Et quelque chose s’est déclenché. La caméra dort, personne ne s’en sert ? Les jeunes résidents sont devenus impatients. « Ils se demandaient ce que l’on faisait avec notre caméra. Ils voulaient filmer. On leur a dit, proposez-nous des histoires. C’est votre tribune ! On les a laissé choisir les personnages, les dialogues. On a testé leurs propositions jusqu’au bout », racontent-elles. L’une des jeunes filles, Ophélie, fait des percussions avec son corps et tout ce qu’elle trouve. Une scène sidérante, assez punk, la montre en train de se brosser les dents, tout en produisant la mélodie et la rythmique de La Marseillaise.

Clarisse Fabre, Le Monde


Séances

Ce film a été programmé en 2018 dans les cinémas associatifs suivants :
• Nantes, Cinéma Bonne Garde