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Kanal

de Andrzej Wajda



Pologne, 1957, 1h34
avec Teresa Izewska, Tadeusz Janczar, Tereza Berezowska

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1944, ultime résistance des Polonais de Varsovie contre l'occupant. Acculés, épuisés, et encerclés par les Allemands, un détachement de soldats est contraint de fuir par les égouts pour rejoindre le centre-ville où les combats se poursuivent encore. Tous ont une histoire, tous ont peur de mourir, tous ont tellement envie de vivre. Mais les égouts ressemblent de plus en plus à un piège...
 
La réalisation de Wajda, caractérisée par un dynamisme dans les mouvements d’appareil, la composition des cadres, doit sa qualité quasiment documentaire (celle dont fait essentiellement preuve la première partie) en matière de reconstitution d’une zone de combat à l’approche rossellinienne d’une Europe détruite. Elle s’inspire en outre de la dimension aux confins de l'hallucinatoire que Buñuel, celui de Los Olvidados et Terre sans pain, peut conférer à la misère et la violence. L’art graphique mexicain n’est pas loin - et dans le regard sur le « désert » qu’est devenue Varsovie bombardée et dans le traitement d’un espace clos où les visages deviennent ceux de goules, un usage des souterrains évoquant des images ultérieures du cinéma d’horreur. Kanal brosse le portrait cauchemardesque, empreint de fatalisme, d’une révolte vaincue, de guerriers impuissants, manipulés, à qui personne n’est venu en aide. L’insurrection de Varsovie devient pour Wajda un épisode-clé du moment historique auquel il consacre alors son œuvre, celui de la sortie de l’occupation nazie et de l’entrée dans celle soviétique. Ce mouvement collectif écrasé est le ferment de la révolte individuelle, aveugle et autodestructrice, qui s’exprimera dans son grand film à venir, celui qui clôt sa trilogie de la guerre.

Jean-Gavril Sluka, DVDClassik

Todd Haynes, extrait du dossier de presse



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