Menu

Kertu

de Ilmar Raag



Estonie, 2013, 1h37, VOSTF
avec Mait Malmsten, Ursula Ratasepp, Leïla Säälik, Külliki Saldre, Peeter Tammearu

Kertu
Kertu
À trente ans, la douce et fragile Kertu connaît son premier émoi amoureux. Son père, autoritaire et protecteur, fait tout pour l’écarter de Villu, un marginal aimant l’alcool et les femmes qui se trouve dès lors rejeté par tous les habitants du village. Dans son troisième film, Ilmar Raag excelle dans la précision avec laquelle il chronique une histoire d’amour contrariée par une petite communauté estonienne étouffante.
 
Aucune mièvrerie : dans le décor faussement idyllique de la petite île, cette histoire d'amour déchaîne, au contraire, l'intolérance d'une communauté repliée sur elle-même et la violence d'un père tyrannique. Les flash-back sur la nuit de la rencontre apportent une douceur presque onirique au climat de tension permanente, et les scènes les plus risquées sont empreintes d'une rare délicatesse. Kertu doit beaucoup à la composition sidérante de son actrice principale. Par son sourire éclatant, par un simple regard qui, soudain, s'illumine, Ursula Ratasepp rend crédible la métamorphose d'une fille mal-aimée en femme épanouie. " Samuel Douhaire, Télérama "De retour dans son pays natal, Ilmar Raag est clairement plus en prise avec la réalité qu’il ne l’était en filmant Jeanne Moreau dans un appartement parisien. Il a installé sa caméra sur l’île de son enfance, Saareema, pour mettre en scène l’histoire d’amour improbable entre une femme de 30 ans jugée simplette et un ivrogne atteint d’un cancer. Tous les éléments du mélodrame sont en place, mais Raag évite la facilité en préférant les ellipses et les silences aux grands discours. Au passage, il livre une réflexion intéressante sur l’insularité et ses effets pervers, notamment la promiscuité sociale et sexuelle à l’origine du mal-être des personnages.

Christophe Narbonne, Première