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La Danseuse

de Stéphanie Di Giusto



France, 2106, 1h52
avec Soko, Gaspard Ulliel, Mélanie Thierry

La Danseuse
La Danseuse
Loïe Fuller est née dans le grand ouest américain. Rien ne destine cette fille de ferme à devenir la gloire des cabarets parisiens de la Belle Epoque et encore moins à danser à l’Opéra de Paris. Cachée sous des mètres de soie, les bras prolongés de longues baguettes en bois, Loïe réinvente son corps sur scène et émerveille chaque soir un peu plus. Même si les efforts physiques doivent lui briser le dos, même si la puissance des éclairages doit lui brûler les yeux, elle ne cessera de perfectionner sa danse. Mais sa rencontre avec Isadora Duncan, jeune prodige avide de gloire, va précipiter la chute de cette icône du début du 20ème siècle.
 
(…) pour Stéphanie Di Giusto, le plus important reste le processus créatif : chaque étape, chaque croquis, chaque métrage de tissu, chaque directive autoritaire de son héroïne donne naissance à un spectacle magique. Chose rare : elle réussit à nous faire partager le choc ­esthétique ressenti, à l'époque, par le public. C'est Soko elle-même qui tournoie. Soko et sa beauté farouche, sa sensualité athlétique, sa fièvre de tête brûlée : elle a les épaules d'une grande. Mais une femme ne peut fleurir (et ­flétrir) qu'avec d'autres femmes : Gabrielle (merveilleuse Mélanie Thierry), la fumeuse de cigarillos, qui ouvre à Loïe les portes des Folies-Bergère et ne la quittera plus jamais. Et Isadora Duncan : dès qu'elle apparaît sous les traits idéaux de Lily-Rose Depp, on sait que les jours de gloire de Loïe sont comptés. Loïe qui vénère le Beau au point de s'y consumer... A travers ces deux danseuses, le film illustre une vérité cruelle : en art, que valent le travail et la volonté face à un être touché par la grâce ?

Guillemette Odicino, Télérama