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La Fiancée du désert

de Cecilia Atán et Valeria Pivato



Argentine-Chili, 2017, 1h18
avec Paulina García, Claudio Rissi

Ce film est soutenu par l'ACID

La Fiancée du désert
La Fiancée du désert
Teresa, 54 ans, a toujours travaillé au service de la même famille jusqu'au jour où elle est contrainte d'accepter une place loin de Buenos Aires. Elle entame alors un voyage à travers l’immensité du désert argentin, et ce qui semblait être le bout du chemin va s’avérer le début d’une nouvelle vie.

La Fiancée du désert est un voyage à travers le désert, un désert qui est aussi la métaphore du malaise introspectif. Au début du film, Teresa est installée dans un quotidien très balisé, un monde d’apparence tranquille. Elle est persuadée de faire vraiment partie de la famille à laquelle elle a consacré toute sa vie. Les années ont passé, et elle s’est accrochée au peu qu’elle avait. Et puis, soudain tout s’effondre, et Teresa se retrouve sans rien à 54 ans.

Nombreux sont ceux qui y verraient la fin de l’histoire, pour nous au contraire c’est le début. Nous pensons que ce bouleversement, cette insécurité soudaine en quelque sorte, peut être le révélateur du vrai potentiel d’une personne en ce sens qu’il fait remonter à la surface des sentiments et des désirs trop longtemps enfouis. Le voyage qu’entreprend Teresa à travers le désert est comme un éveil à la vie, elle peut enfin prendre conscience de sa propre force de caractère. Le désert est hostile, et ce voyage renvoie finalement au mythe fondateur du Sanctuaire : Deolinda Correa est morte de soif en traversant le désert avec son bébé dans les bras, mais celui-ci est parvenu à survivre en se nourrissant   au sein de sa mère décédée. C’est ici la force de la Nature qui s’impose dans l’adversité, le destin plus fort que la spéculation, l’imprévu comme vecteur du changement. C’est dans ce lieu quasi mystique que Teresa va prendre un nouveau départ dans la vie. Elle perd son sac avec toutes ses affaires et cet imprévu l’amène à croiser le chemin du Gringo, un homme charismatique qui va devenir son compagnon de voyage, celui qui l’accompagne dans sa « quête ». Le monde de Gringo se résume à son camion, et face au désert aride, il constitue une figure à la fois rassurante et inquiétante, et c’est ce paradoxe qui fascine Teresa.

Au fil de la route et des rencontres, cette femme silencieuse et à l’allure impénétrable reprend peu à peu des couleurs. Les lieux et les personnes qui jalonnent son voyage, aussi différents soient-ils, participent comme le Sanctuaire à son ouverture au monde dans toute sa diversité. A une époque où l’on cherche à nous convaincre que tout ce qui n’a pas été tenté dans notre jeunesse ne pourra jamais l’être plus tard, nous avons souhaité réaffirmer l’importance de la quête, du temps qui passe – du travail nécessaire à notre épanouissement afin de trouver la place qui est la nôtre.

Cecilia Atán et Valeria Pivato, note d'intention



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