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Le Challat de Tunis

de Kaouther Ben Hania



Tunisie-France-Canada, 2014, 1h30
avec Jallel Dridi, Moufida Dridi, Mohamed Slim Bouchiha, Narimène Saidane, Kaouther Ben Hania

Ce film est soutenu par l'ACID

Le Challat de Tunis
Le Challat de Tunis
Tunis, avant la révolution. En ville une rumeur court, un homme à moto, armé d’un rasoir, balafrerait les fesses des femmes qui ont la malchance de croiser sa route. On l’appelle le Challat, “la lame”. Fait divers local ? Manipulation politique ? D’un quartier à l’autre, on en plaisante ou on s’en inquiète, on y croit ou pas, car tout le monde en parle… sauf que personne ne l’a jamais vu. Dix ans plus tard, sur fond de post-révolution, les langues se délient. Une jeune réalisatrice décide d’enquêter pour élucider le mystère du Challat de Tunis. Ses armes: humour, dérision, obstination.
 
Au chevet d’une jeunesse égarée, le Challat prend l’inquiétant visage d’une frustration sexuelle chronique (« heureusement que je m’en prends aux filles, sinon je m’en prendrais à moi », entend-on). Relayée par une démonstration par l’absurde, la satire s’emploie à opposer la rationalité à la misogynie, en démantibulant des discours aussi dérisoires que fumeux." Clémentine Gallot, Libération "Rarement le terme « documenteur » aura été plus approprié que pour Le Challat de Tunis, premier long métrage de la réalisatrice tunisienne Kaouther ben Hania. De façon très habile, la cinéaste part d’un fait divers ahurissant survenu en 2003 dans les rues de Tunis (un type en scooter armé d’un couteau balafrait les fesses des jeunes Tunisiennes qu’il croisait dans la rue, dès lors qu’il les trouvait un peu trop courtement vêtues à son goût) pour en reconstituer le fil, dix ans après. Armée d’une toute petite équipe de tournage, Ben Hania tente de percer le mystère et les motivations du psychopathe, de le rencontrer (en vain) dans la prison où il est censé être incarcéré, d’interroger les hommes du quartier d’où il vient, puis décide de faire passer un casting pour trouver celui qui pourra interpréter le Challat dans son film.

Fabien Reyre, Critikat