Le Portrait interdit

de Charles de Meaux



France-Chine, 2017, 1h43
avec Fan Bingbing, Melvil Poupaud, Shi-Jye Jin

Le Portrait interdit
Au milieu du XVIIIème siècle, le jésuite Jean-Denis Attiret est un des peintres officiels de la Cour impériale de Chine. Il se voit confier la tâche honorifique de peindre le portrait de l’impératrice Ulanara. Cette concubine devenue impératrice à la suite de la mort de la première femme de l’empereur Qian Long aura un destin très particulier. Sorte de figure romantique avant l’heure, il ne restera d’elle que ce portrait à la sensualité énigmatique de Joconde asiatique. Le film raconte ce moment fiévreux où l’impératrice chinoise rencontre le peintre jésuite. Un moment où la relation électrique entre un peintre et son modèle est prise en étau entre les contraintes de la cour (et son étiquette rigide) et les différences culturelles les plus extrêmes.
 
Ce Portrait interdit est plus qu’un film : une aventure artistique et romanesque qui ressemble à son auteur, Charles de Meaux. Pour cet ancien jockey, devenu cinéaste et également producteur (on lui doit tous les films du Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, et notamment Oncle Boonmee, Palme d’or à Cannes en 2010), le cinéma est une épopée. Avec ce drame en costumes, magnifique et majestueux, il s’inspire d’une histoire vraie : la rencontre, au milieu du xviiie siècle, du jésuite Jean-Denis Attiret, devenu peintre officiel de la cour impériale, avec l’impératrice Ulanara, ancienne concubine et seconde épouse de l’empereur Qianlong. De cette impératrice tombée en disgrâce, et dans l’oubli, ne subsiste qu’un troublant portrait « à l’européenne », réalisé par le missionnaire et visible au musée de Dole, en Franche-Comté… Le réalisateur invente les regards, les attentes, et observe l’amorce de la passion qu’éprouve l’homme d’Eglise pour son modèle, une femme intouchable, corsetée par le rituel exigé par la cour, mais bafouée, aussi, et jalouse des autres passions de l’empereur (son épouse précédente, morte, mais aussi une nouvelle concubine plus « moderne »…). Au fur et à mesure des séances, le peintre parvient à rendre l’éclat des yeux noirs de cette Joconde asiatique, dont chaque petit pas sur ses souliers de bois touche à la grâce…

Guillemette Odicino, Télérama


 

Séances

Ce film a été programmé en 2018 dans les cinémas associatifs suivants :
• Vertou, Ciné-Vaillant