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Leur Algérie

de Lina Soualem



France-Algérie, 2020, 1h12

Leur Algérie
Leur Algérie
Après 62 ans de mariage, les grands-parents de Lina, Aïcha et Mabrouk, ont décidé de se séparer. Ensemble ils étaient venus d’Algérie en Auvergne, à Thiers, il y a plus de 60 ans, et côte à côte ils avaient traversé cette vie chaotique d’immigré·es. Pour Lina, leur séparation est l’occasion de questionner leur long voyage d’exil et leur silence.
 

Quand avez-vous décidé d’être vous-même un des personnages du film ?
Je me suis vite rendue compte que mes questions seraient obligatoirement dans le film parce que mes grands-parents ne parlent pas facilement, ne savent pas forcément exprimer ce qu’ils ressentent : c’est dans l’échange que les choses passent. Au début, je voulais me concentrer sur eux et diminuer ma présence, mais au montage, en travaillant sur la structure narrative, j’ai pris conscience que ce film n’était pas seulement sur eux, mais sur nous, sur moi, sur mon père, sur la transmission. Nous étions tous finalement aussi important les uns que les autres comme personnages. J’ai donc beaucoup plus accepté la présence de ma voix et j’ai construit le film comme ça : ma voix est le fil conducteur, ma recherche et mes questions font avancer le film et surtout en toute dernière étape, j’ai inséré des dialogues en off avec mon père qui n’étaient pas du tout envisagés au début. Cela s’est fait progressivement.

[...]

Leur Algérie est un documentaire entre le rire et les larmes. Comment avez-vous réussi à trouver cet équilibre ?
Cela n’a pas été réfléchi consciemment. J’ai toujours vu mes grands-parents comme des personnes drôles et tragiques en même temps. Je m’étais toujours demandée comment mon père était devenu mime alors qu’il sort de ce milieu ouvrier, mais je l’ai vite compris. Car s’il y a quelque chose de tragique dans leur parcours de vie, il y a aussi quelque chose de très drôle dans leurs interactions : ma grand-mère a beaucoup d’humour et mon grand-père de l’humour involontaire. Mais derrière ces rires, il y avait toujours un silence, comme s’ils se cachaient des vérités au fond d’eux-mêmes et c’est seulement à travers les anecdotes ou les instants plus légers qu’on interagissait, comme pour éviter de parler de choses plus douloureuses.

Entretien avec la réalisatrice, Cineuropa



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Vendredi 12 novembre 2021, 18:00
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Vendredi 12 novembre 2021, 20:30

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Dimanche 28 novembre 2021, 14:00
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