Millennium Actress

de Satoshi Kon



Japon, 2001, 1h27
avec Miyoko Shôji, Mami Koyama, Fumiko Orikasa

Millennium Actress
Chiyoko Fujiwara est une ancienne gloire du cinéma japonais. Aujourd'hui, âgée de 70 ans, elle vit recluse chez elle. Un jour, un homme vient lui rendre visite pour l'interviewer sur son passé. Il lui remet une clé, que Chiyoko avait perdu voilà 30 ans. Devant le journaliste et son caméraman elle se met à raconter son histoire. Une vie pleine d'amour et de passion, passée à rechercher un étrange inconnu, celui-là même qui lui a un jour remis cette clé en lui faisant la promesse de se revoir...

 
Perfect Blue était un polar horrifique, Millennium Actress un mélodrame. Mais les deux films partagent la même ambition et la même idée du cinéma, follement inventive, riche et ambitieuse ; le désir aussi de parler en même temps de la société du spectacle, de la confusion des sens et des sentiments. Satoshi Kon mêle l'histoire du Japon et de son cinéma, les extraits de films et la biographie de son héroïne avec une virtuosité qui doit tout au montage et rien aux possibilités spécifiques de l'animation. Les deux reporters voyagent dans le temps, en témoins muets puis en commentateurs et enfin participent à l'action. On pense à Resnais et à Un jour sans fin de Harold Ramis. La dimension conceptuelle du film précédent demeure, mais elle s'enrichit d'une émotion à fleur de peau. L'angoisse de la sexualité cède la place à la projection amoureuse, l'horreur à la désillusion. Satoshi Kon s'intéresse toujours autant à la psychologie féminine (le but de la vie de son héroïne n'est pas de trouver son amant rêvé, mais d'être sans cesse à sa recherche), au rôle et à la situation aliénante de la femme dans la société japonaise.

Olivier Père, Les Inrocks



Séances

Ce film a été programmé en 2019 dans le cinéma associatif suivant :
• Le Cinématographe, Nantes