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Personal shopper

de Olivier Essayas



France, 2016, 1h45
avec Kristen Stewart, Lars Eidinger, Sigrid Bouaziz

Personal shopper
Personal shopper
Maureen, une jeune américaine à Paris, s’occupe de la garde-robe d’une célébrité. C’est un travail qu’elle n’aime pas mais elle n’a pas trouvé mieux pour payer son séjour et attendre que se manifeste l’esprit de Lewis, son frère jumeau récemment disparu. Elle se met alors à recevoir sur son portable d’étranges messages anonymes…

Les robes de tulle ou de soie que Maureen vole à sa patronne sont légères, lui donnent un air de Fantômette ou d’elfe. Mais roulées comme des chiffons dans des sacs peinturlurés de logos, elles sont lourdes, la jeune femme peine à les porter. Et il y a, dans le halo spiritiste qui gravite autour de Maureen, dans les liens qu’on peut tracer avec Louis Feuillade, Fantomas ou le cinéma de genre, quelque chose de pesant, dont il sera intéressant de suivre la postérité. Paradoxalement - mais sans doute s’agit-il d’une autre astuce très calibrée d’Assayas - les moments les plus marquants de Personal Shopper sont ceux où Kristen Stewart est dépouillée de ses fardeaux luxueux, mise à nu, non pas physiquement mais émotionnellement, seule, traînant ses désillusions et angoisses dans les rues de Paris. L’actrice y est filmée comme ce qu’elle : un corps d’aujourd’hui, passé par tous les engrenages de l’entertainment et de la culture contemporaine, une beauté quasi monstrueuse dans sa dévoration du cinéma dans son ensemble, qu’il se trouve dans des films ou non. L’esprit, c’est elle.

Clément Ghys, Libération