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PlayTime #8 • Les éditoriaux


PlayTime #8
PlayTime #8

Tous ensemble au cinéma !

Depuis 2006 le Département a confié au Cinématographe Ciné-Nantes Loire-Atlantique l’accompagnement du réseau des salles de cinéma associatives (SCALA). Cette équipe passionnée et inventive encourage les 36 salles associatives à programmer partout en Loire-Atlantique, des films art-et-essai, des films du patrimoine, des films pour enfants et à participer à des grands festivals. Des formations et des ateliers sont aussi proposés aux bénévoles et aux salariés de ces cinémas.

C’est une action de l’ombre, de celle que l’on ne voit pas mais qui est essentielle pour toujours mieux répondre aux attentes du public, accompagner les évolutions techniques et défendre l’accès à la diversité des oeuvres. Bravo à toutes celles et ceux qui font vivre au quotidien toutes ces initiatives.

Aujourd’hui la concurrence des plateformes en ligne qui, à grand renfort de publicité, nous invitent à ne plus sortir et vivre le monde par l’interface de nos écrans numériques est rude. Mais il faut témoigner et revendiquer combien l’expérience d’une séance de cinéma dans une salle près de chez soi n’a rien à voir. Une plateforme en ligne est un outil de distribution piloté par des algorithmes, une salle est un lieu de vie culturelle ; c’est incomparable.

Le temps d’une crise sanitaire nous en avions peut-être oublié toute la saveur. Il est temps de revenir au cinéma. D’abord pour le plaisir. Aussi parce que la vie d’un cinéma associatif dépend d’abord de son public : franchir la porte du ciné près de chez soi, prendre son ticket et "se faire une toile" c’est une manière très agréable de militer pour le droit à la culture.

Allez, tous ensemble au cinéma !

Michel Ménard,
Président du Département de Loire-Atlantique

PlayTime : voir les films ensemble, dans la salle de cinéma

2023, l’année de tous les questionnements sur notre profession d’exploitant·es de cinémas. Si les cinémas, comme tous les établissements culturels, ont pu se réjouir de retrouver le public, leur public, la reprise ne fût pas un long fleuve tranquille. Comment faire face à de nouvelles habitudes, pour certain·es celles de ne plus organiser ces sorties culturelles dans le collectif, celles de privilégier la joie de la fête et de l’événement ? Comment faire face aux conséquences des données géopolitiques du monde et celles du climat ? Autant de facteurs qui ont bousculé l’économie de la culture sans épargner celle du cinéma. Si nous apprécions que le retour des spectateurs et spectatrices soit plus important dans les salles art-et-essai, secteur de la plupart des cinémas associatifs de Loire-Atlantique, nous avons directement dû gérer "la valse des films", qui proviendrait selon certain·es d’un trop grand nombre de films en sortie, mais que nous définirions plutôt comme un dérèglement de leur distribution. Les frontières sont devenues très floues…

Qu’est-ce qu’une salle art-et-essai ? Est-ce la simple programmation d’un film classé art-et-essai, à l’heure où 60% des films le sont ?

Cette sortie de pandémie suivie d’une crise économique et environnementale touche particulièrement la petite exploitation. Au moment où il aurait été souhaitable de réorganiser les forces collectives, seuls les chiffres deviennent les critères d’ajustement : retrouver la santé du cinéma d’avant 2019, ce serait uniquement retrouver voire dépasser le nombre d’entrées. Qu’en est-il de toutes les initiatives des professionnel·les qui envers et contre tout ont gardé le contact, ont animé leur territoire ? Ceux et celles qui aujourd’hui se sentent bien seul·es face aux factures d’énergie, face à une politique d’aide qui semble les laisser de côté, face à ce courant du numérique à tout crin dont le vocabulaire est "ticketing" et "data" (c’est-à-dire vente en ligne et utilisation monétisée des données du public), face à une forte centralisation de l’action culturelle. Autant de questions et d’inquiétudes pour les 36 salles de cinéma associatives de Loire-Atlantique.

Si la mission SCALA a montré sa pertinence en matière de formation et de respect artistique dans notre secteur d’activité, aujourd’hui la politique du Conseil Départemental pour défendre non seulement le cinéma mais surtout toute l’éducation artistique et culturelle est essentielle et nous permet de continuer à oeuvrer pour animer encore et toujours plus les territoires. Grâce à une forte action collective, le "chantier" de l’accessibilité a cette année pris un réel essor, merci à tous les acteurs et actrices qui ont permis ce réel succès.

Que PlayTime soit accessible à tous et toutes et que chacun et chacune puisse profiter de cette quinzaine de films, de rencontres, d’animations. Que le collectif, le faire ensemble réhabite notre quotidien. Que le cinéma atteigne tous les territoires de la Loire-Atlantique.

Catherine Cavelier
Membre fondatrice et co-Présidente du Cinématographe Ciné-Nantes Loire-Atlantique