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Un jour si blanc

de Hlynur Palmason



Islande-Danemark-Suède, 2019, 1h49
avec Ingvar Eggert Sigurðsson, Ída Mekkín Hlynsdóttir, Hilmir Snær Guðnason

Un jour si blanc
Un jour si blanc
Dans une petite ville perdue d’Islande, un commissaire de police en congé soupçonne un homme du coin d’avoir eu une aventure avec sa femme récemment décédée dans un accident de voiture. Sa recherche de la vérité tourne à l’obsession. Celle-ci s’intensifie et le mène inévitablement à se mettre en danger, lui et ses proches. Une histoire de deuil, de vengeance et d’amour inconditionnel.

 
 
Vous aviez déjà exploré le sentiment d’isolement dans Winter Brothers. Qu’est-ce qui vous attire chez ces « caractères forts et silencieux », si réticents à s’ouvrir ? Et, tandis que ce premier film était décrit comme « une histoire sur le manque d’amour », celui-ci semble traiter de la destruction progressive d’un amour, curieusement par la personne même qui l’éprouve.

Je trouve Emil, le protagoniste de Winter Brothers, très différent d’Ingimundur dans Un jour si blanc. Mais peut-être que, d’une certaine manière, ils se sentent tous les deux délaissés, insatisfaits, je ne sais pas. Emil manque d’amour, d’être vu, regardé par quelqu’un, voulu et désiré. Ingimundur est abandonné à son chagrin, ses doutes et sa colère. Je pense qu’Un jour si blanc est à la fois une histoire d’amour et de haine, parce que les pensées les plus belles sont souvent proches des plus sombres. Les gens que vous aimez le plus sont parfois confrontés à vos pires côtés et la frontière entre l’amour et la détestation est très ténue.

Il y a des scènes qui montrent le temps qui passe, en particulier autour de la maison. Mais en ce qui le concerne, le temps semble s’être arrêté. Il est quasiment incapable d’avancer. Pouvez-vous nous en dire plus sur le temps qui passe dans votre film ?

Pour moi, le cinéma est avant tout une affaire de rythme, une composition faite d’images, de sons, de mouvements, de musique, de dialogues, etc. Ma collaboration avec mon monteur Julius Krebs Damsbo est très importante pour moi et c’est à ce moment-là qu’on plonge véritablement dans le film et qu’on trouve son rythme et son atmosphère. Observer la maison qu’Ingimundur construit participe pleinement au processus de deuil. Il s’agit du temps qui passe, mais aussi de rester occupé et de ne pas perdre la tête. On sent le temps qui passe, on voit les saisons qui se succèdent et le climat qui change, le jour et la nuit, le froid et la chaleur, la beauté et la brutalité. Je voulais que le prologue exprime l’écoulement du temps. Quand cette femme est morte, elle a laissé son mari avec ses sentiment de chagrin, de colère et de doute. Le film est une sorte de diatribe, un poème de haine à sa femme qu’il ne réussit pas à mettre en pièces. D’une certaine manière, il est comme une blessure ouverte incapable de guérir ou d’aller de l’avant.

Extrait du dossier de presse, entretien avec le réalisateur



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