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Une semaine et un jour

de Asaph Polonsky



Israël, 2016, 1h38, VOSTF
avec Shai Avivi, Evgenia Dodina, Tomer Kapon

Une semaine et un jour
Une semaine et un jour
À la fin du Shiv’ah - les 7 jours de deuil dans la tradition juive - l’existence doit reprendre son cours. Tandis que Vicky, sa femme, se réfugie dans les obligations du quotidien, Eyal, lui, décide de lâcher prise… Avec un ami de son fils défunt, il partage un moment de liberté salvateur et poétique, pour mieux renouer avec les vivants...
 
Une semaine et un jour est une comédie grinçante où le pathos est tenu à distance par l’humour absurde et le décalage poétique, où le rire est souvent indécidable dans le contexte de la perte d’un enfant. Polonsky imprime constamment cette tonalité intermédiaire où l’on ne sait pas toujours s’il faut s’esclaffer ou pas, rappelant un peu A Serious Man des frères Coen. Eyal incarne bien cet entre-deux dérangeant de comique à rebrousse-poil : on éprouve de l’empathie par rapport à sa situation de deuil et, en même temps, il n’est pas franchement sympathique. Eyal est joué par Shai Avivi qui est, paraît-il, un fameux acteur de stand-up en Israël, alors que sa partenaire, Evgenia Dodina, est plutôt connue pour ses rôles dramatiques. Comme si Polonsky avait marié les contraires, selon la tradition de l’auguste et du clown blanc qui fait les bons duos de comédie. Rire de la mort est une entreprise aussi difficile que nécessaire, et Polonsky s’acquitte de cette désacralisation du deuil avec une alacrité inégale mais revigorante quand elle fait mouche.
Serge Kaganski, Les Inrocks