Victoria

de Justine Triet



France, 2016, 1h36
avec Virginie Efira, Vincent Lacoste, Melvil Poupaud

Victoria
Victoria Spick, avocate pénaliste en plein néant sentimental, débarque à un mariage où elle y retrouve son ami Vincent et Sam, un ex-dealer qu’elle a sorti d’affaire. Le lendemain, Vincent est accusé de tentative de meurtre par sa compagne. Seul témoin de la scène, le chien de la victime. Victoria accepte à contrecœur de défendre Vincent tandis qu'elle embauche Sam comme jeune homme au pair. Le début d’une série de cataclysmes pour Victoria.
 
Si l’histoire de Victoria n’est pas tragique, c’est qu’elle n’est pas structurée par l’artificialité de ce moment que les manuels de scénario appellent le « Tout va mal ». Dans Victoria, tout va mal tout le temps, le tout va mal est un lent processus de dégradation. Le personnage ne commet pas d’acte irréparable parfait mais les erreurs de chacun foisonnent et se multiplient jusqu’à rendre impossible l’idée d’un destin. Victoria a beau chercher le moment où « tout a foiré », chimiquement précise-t-elle, elle ne parvient pas à l’identifier au cours de séquences de présage ratées, face à face burlesque où les mêmes mots sont répétés sans cesse par la voyante. De fait, l’héroïne n’est pas véritablement condamnée, et loin d’être traité tragiquement, le désespoir suit le cours tranquille de la vie sans être scandé par ce qu’on pourrait appeler des « événements ».
Gabrielle Adjerad, Critikat