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Vivement dimanche !

de François Truffaut



 

France, 1982, 1h55
avec Fanny Ardant, Jean-Louis Trintignant, Jean-Pierre Kalfon

Vivement dimanche !
Vivement dimanche !
Un agent immobilier participe à une chasse. Un notable de la ville y est assassiné. Il est soupçonné... Pour sa cinquième adaptation d’un roman de la Série noire Truffaut choisit un de ses auteurs les plus drôles, Charles Williams. Il mêle ainsi le polar de série B et la comédie américaine, double hommage à des genres qu’il défendit comme critique. Inversant l’importance des personnages du patron et de la secrétaire, il confie à Fanny Ardant un rôle à la Katherine Hepburn qui met en valeur toutes ses capacités de comédienne. Il tourne en noir et blanc malgré l’opposition des télévisions, qui commencent alors à financer le cinéma. Accélérant encore le rythme au montage, il propose avec ce qui sera son dernier film une comédie policière alerte et pétillante.
 
"Avant tout, Vivement dimanche ! est un film dans lequel il y a du jeu, et dans tous les sens du terme. Un film d’acteur (d’actrice, d’abord, bien sûr, c’est dingue comme Fanny A. scintille dans le noir), un film sur ce que c’est de choisir ou d’accepter un rôle (au travail, en amour…) et sur les manières de se l’approprier. Un film, naturellement, dans lequel Truffaut se joue et s’amuse des conventions, entre hommage à la série B hollywoodienne et décalque franchouillard azuréen – nous sommes dans le sud de la France et ça s’entend même si la Méditerranée demeure invisible. Mais s’il y a du jeu, comme en mécanique, c’est que toutes les pièces ne sont pas définitivement fixées à leur place. Ça bouge, ça frotte, ça trébuche, ça se touche, ça danse. « Mais qu’est-ce qui vous arrive ? », demande Trintignant, éberlué, à Ardant qui vient de l’embrasser (pour détourner d’eux l’attention des policiers qui surgissent dans une rue obscure). « J’ai vu faire ça au cinéma », lui répond-elle. Plus tard, chez les flics, accusé, c’est lui qui s’écrira : « Il doit bien y avoir dans cette putain de ville un autre petit garçon qui a refusé de grandir. » Oui. C’est un film comme ça."
Erwan Higuinen, Les Inrockuptibles