Volta a terra

de João Pedro Plácido



 

Portugal-France-Suisse, 2015, 1h18, VOSTF • documentaire

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Volta a terra

À Uz, hameau montagnard du nord du Portugal vidé par l’immigration, subsistent quelques dizaines de paysans. Alors que la communauté se rassemble autour des fêtes des moissons à la fin de l’été, le jeune berger Daniel rêve d’amour. Mais l’immuable cycle des 4 saisons et les travaux des champs reprennent vite le dessus... Subtil, sobre et soigné, Volta à terra raconte la tradition autant que la modernité.

Il faut dire tout de suite la force de ce récit, dans une démarche qui n’est pas sans évoquer les profils-paysans de Raymond Depardon, récit mené contre les vents et le temps qui coule, pareil à une matière insaisissable mais qui pourtant se fait sentir chaque jour au quotidien lorsqu’on travaille la terre. L’immuable cycle des quatre saisons et les travaux des champs reprennent vite le dessus sur les aspirations de Daniel à un ailleurs. Entre la jachère hivernale et l’arrivée des fils prodigues au mois d’août, Volta à Terra est aussi l’histoire d’une résignation tue et douloureuse, et en même temps, l’histoire de son versant positif : la puissance de la transmission, du lien avec les parents qui lèguent souvent plus qu’une terre ou quelques vaches. C’est tout un savoir que le film tente de préserver avec une bienveillance et un amour du regard de l’autre saisi grâce à la douce lumière des montagnes de la région. S’y jouent ainsi des tentatives insoupçonnées de connexions entre les hommes, les animaux et la nature : Volta à Terra est parfois, littéralement, un film fantastique.

Morgan Pokée, Critikat



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