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L'Adieu aux armes

de Frank Borzage



USA, 1932, 1h25
avec Helen Hayes, Gary Cooper, Adolphe Menjou

L'Adieu aux armes
L'Adieu aux armes
Nord de l'Italie, en 1917. Le lieutenant Frédéric Henry, engagé volontaire américain dans le corps sanitaire de l'armée italienne, oeuvre sur le front, où il porte assistance aux soldats alliés luttant contre les troupes austro-hongroises. Noceur et tête brûlée, il traverse avec une égale légèreté les dangers du front et les plaisirs de la vie de garnison, jusqu'au jour où il rencontre une jeune infirmière britannique qui a perdu son fiancé au front...
 
Si Borzage ne peut être considéré comme un cinéaste engagé, et ce même s’il décrit la pauvreté, l’exclusion ou les horreurs de la guerre dans ses films, il n’en demeure pas moins un grand humaniste. Avec un humanisme particulièrement sensible dans la façon dont il développe ses personnages, ceux-ci échappant à leur seule fonction narrative pour acquérir une densité rare. Ils peuvent être au départ des archétypes (ici le capitaine zélé, l'infirmière dévouée, l'ami protecteur et fêtard) mais très vite on leur découvre de nouvelles facettes, ils deviennent plus complexes et se pétrissent d'humanité. Si parfois ils agissent mal, c’est que, tiraillés entre leurs idéaux et la réalité du monde, ils provoquent des catastrophes en pensant faire le bien. Ecrire un personnage et le mettre en scène est pour Borzage quelque chose qui ne se fait pas à la légère, comme si en leur donnant corps dans un film il avait une dette, des devoirs envers eux. S’ils sont au départ stéréotypés, il les creuse, les approfondit (peu à peu, patiemment, ce qui nous les rend d’autant plus crédibles) jusqu’à ce qu’ils deviennent réels et vivants, continue à les travailler jusqu’à ce qu’ils acquièrent au final une dimension universelle. Borzage est un grand cinéaste de la temporalité. Il donne toute la place nécessaire dans ses films pour installer ses personnages, son récit, mais aussi pour filmer un visage, cherchant à atteindre à travers lui la réalité profonde d’un être, sa vérité intérieure.

Olivier Bitoun, DVDClassik
 


 



Séances

Ce film a été programmé en 2018 dans le cinéma associatif suivant :
• Le Cinématographe, Nantes